C’est un exercice qui m’a longtemps fait peur : m’exposer, me vendre en direct. Puis, j’ai sauté le pas et il s’avère que j’adore ces temps d’échange et de rencontres.
Je les adore, oui, ce qui ne m’empêche pas de toujours les aborder avec une pointe d’appréhension : comment ma présence va-t-elle être accueillie ? Mes romans vont-ils susciter la curiosité ? La réussite d’une séance dépend certainement de beaucoup de facteurs et notamment de la fréquentation du lieu qui nous accueille. Mais ça ne fait pas tout.
Je fais peu de séances de dédicaces, mon expérience est donc mince, je ne me permettrai pas de vous prodiguer quelconque conseil. Dans cet article, je vous raconte surtout comment je prépare, appréhende et vis ces moments particuliers.
Pour ma première, je ne suis pas allée bien loin : l’Espace Culturel E-Leclerc se trouve à moins d’un kilomètre de chez moi. J’aurais aussi bien pu m’y rendre à pied, ou à vélo. Sauf que… On arrive rarement les mains vides à ce genre de manifestation ! Et justement, que faut-il apporter à une séance de dédicaces ? J’ai beaucoup discuté avec des collègues auteures plus expérimentées. Je vous conseille notamment cet article d’Anaïs W., qui propose une check-list sympa à télécharger.
Vive le 21e siècle !
Livres, décorations, petites friandises et autres goodies… Sans oublier les crayons. Ça semble logique mais… Enfin, vous avez compris #teamboulet. Épicétou ? Plus ou moins.
J’ai investi dans une jolie nappe. Un petit détail qui donne un côté chaleureux à la table quand l’enseigne n’en fournit pas. J’installe également deux mini roll-up (l’un avec un résumé de mon premier roman, l’autre avec quelques avis de lecteurs – il faut que je les renouvelle). Je ne vais pas tarder à investir dans un autre, sur pied, pour les salons, notamment.
Avoir un stand avenant est important à mes yeux, cela indique au client qu’on a mis du cœur, et apporté un soin particulier à l’accueil qu’on lui réserve. De plus, je perçois un stand agréable comme une invitation à entrer dans ma maison, et à visiter mon univers.
Lors des séances suivantes, j’ai ressorti un vieil iPad première génération qui dormait dans un tiroir. Via partage de connexion (ou wifi si l’enseigne accepte de donner le code), j’y affiche la page Amazon de mes livres, ce qui permet aux lecteurs potentiels de consulter les avis. Et ça marche ! Plusieurs lecteurs se sont laissés convaincre après avoir consulté la tablette. Vive la technologie !
Échanges et compagnie
En séance de dédicaces, je m’assois rarement, je ne reste pas derrière ma table, mais plutôt sur le côté, ce qui me permet d’entrer plus facilement en contact avec les passants. J’observe, beaucoup, il est facile de repérer les gens qui ne souhaitent pas être abordés (tête baissée, regard fuyant). C’est leur droit, je le respecte et les laisse passer leur chemin.
Lorsque je sens une ouverture, un sourire, un regard qui s’attarde sur le stand, je me permets d’aborder la personne. Pour établir le premier contact, j’apporte un stock non négligeable de marque-pages (je les imprime par 1 000 chez Printoclock https://www.printoclock.com). Le prix de revient à l’unité, minime, me permet de les distribuer sans compter. Je précise toujours qu’il s’agit d’un cadeau, et que cela n’engage à rien.
Les lecteurs aiment beaucoup ce goodies, et c’est une façon agréable de me présenter, je trouve. Il m’arrive d’en distribuer plus de 200 sur une journée : si le lecteur n’est pas tenté sur l’instant, ce marque-page agira comme un rappel de notre rencontre. Et peut-être que plus tard, l’envie le prendra de découvrir mes histoires. Si ce n’est pas le cas, j’aurai toujours la satisfaction d’avoir fait plaisir.
Bien sûr, comme je l’indique plus haut, j’installe toujours un petit panier avec quelques friandises sur la table. Les gens seraient-ils corruptibles au sucre ? Pour certains, oui. Mais cette petite friandise offerte me permet aussi, après accord des parents, de faire patienter les enfants le temps qu’ils discutent avec moi, ou feuillettent mes livres. Toujours dans l’idée de faire de cette rencontre un moment convivial, j’aime beaucoup le principe.
Déformation professionnelle
L’autre question que je me suis posée à l’issue de mes premières séances : que faut-il écrire sur une dédicace ? Je vous entends d’ici, oui, je fais tout à l’envers, comme d’habitude. Je fonce, et je réfléchis après. En l’occurrence, ce n’est pas plus mal, parfois. Avec le recul, y aller au feeling est sûrement le conseil que je donnerais à mon moi un brin stressé avant la grande première.
Il s’avère que je suis du genre à écrire… beaucoup apparemment. J’écris des romans. Des romans ! Quoi de plus logique ? Je plaisante, mais en réalité, j’estime que les gens qui ont fait l’effort de se déplacer ou même simplement de s’arrêter à ma table au détour d’une allée méritent autre chose qu’un simple « amitiés xoxo + signature ». Alors j’écris. Je personnalise quand je connais la personne, ou en fonction de la discussion que j’ai eue avec mon futur lecteur.
Et là, la tuile : le syndrome de la page blanche en pleine séance de dédicaces ! Pour éviter cet écueil, j’ai suivi le conseil d’une collègue, et j’ai un petit stock de phrases d’accroche. Vous retrouverez donc peut-être une phrase qui se répète dans mes gribouilles, mais je m’efforce toujours de l’agrémenter de quelques mots spécialement choisis pour la personne à qui j’adresse mon exemplaire.
Un passage obligé ?
Obligé, peut-être pas. Beaucoup d’auteurs ne font jamais de séances de dédicaces. C’est un choix personnel, qui dépend de beaucoup de facteurs : temps, envie, personnalité, opportunités…
En ce qui me concerne, l’organisation familiale ne me permet pas d’envisager des rendez-vous hebdomadaires. C’est un choix que je fais aujourd’hui, peut-être sera-t-il différent demain. En revanche, même peu nombreuses, je leur trouve un bénéfice non négligeable : elles me permettent de faire découvrir mes livres à des lecteurs qui n’y auraient pas eu accès par ailleurs.
De plus, ces contacts privilégiés et directs instaurent une relation plus forte avec le lecteur. Ils m’envoient régulièrement des messages, des mails, une fois le livre refermé, et je dois avouer que j’aime beaucoup ces instants de partage. Vos ressentis de lecture sont précieux, j’aime l’idée de mieux vous connaître, et de nouer un lien avec vous.
La prochaine étape : le salon littéraire. Ces manifestations me fichent une peur bleue, allez savoir pourquoi. J’espère donc pouvoir vivre cette première expérience à Mon’s Livre cet automne, entourée de mes collègues de l’AIGO. Courageuse mais pas téméraire : si j’ai vraiment trop peur, je pourrai toujours me cacher derrière leurs Kakémono ? !
Pour rester dans le thème de la communication, je vous invite à lire mon article Le bonimenteur. Au plaisir de vous croiser au détour d’une allée !
N’oubliez pas de boire un peu, et de lire beaucoup !