Se vendre, communiquer : l’aspect le plus difficile dans l’autoédition. Vous trouverez certainement des auteurs qui prétendent, publiquement, adorer cette facette du métier. Mouais.
Pour échanger avec de nombreux collègues, ils restent à ce jour des légendes urbaines. Peut-être existent-ils ? Qu’ils n’hésitent pas à me contacter, et à me donner leur secret. Parce qu’entre nous la promo, c’est pas ma tasse de thé.
Ah, je vous surprends ? Ça semble naturel ? Si tel est le cas, mission réussie. Mais pas de quoi être fière tant j’ai le sentiment d’être un bonimenteur, un vendeur de foire. Même si, évidemment, je crois en mon livre, j’ai l’impression d’en faire trois tonnes. Et de forcer ma nature.
Un mal nécessaire
En autoédition, l’auteur n’a personne pour lui tenir la main, lui montrer le chemin, et s’occuper des tâches moins agréables. Parce que, pour ne rien gâcher, la promotion est chronophage : pendant que je m’occupe des visuels, de leur publication, je n’écris pas. Frustrant ? C’est un euphémisme.
Oui mais… Si je ne parle pas de mon livre, qui le fera pour moi ? Vous, chers lecteurs. Vous êtes formidables et je mesure ma chance de vous savoir si partageurs : vous êtes les meilleurs des ambassadeurs ! Mais je ne peux décemment pas faire reposer cette charge sur vos seules épaules.
Alors je me retrousse les manches, et je me fais des nœuds au cerveau. J’essaie de varier les supports, de soigner mes textes, et de trouver les bons canaux de diffusion.
Concrètement, le travail de promotion de l’idée à la diffusion occupe, à l’heure actuelle, une bonne partie de ma matinée. Je devrais pouvoir optimiser mon temps, être plus efficace. En ce sens, la communauté des auteurs m’offre une aide précieuse à travers ses partages d’expériences. Je tâtonne, je teste, je me plante. Et je recommence. Je finirai bien par trouver mon rythme de croisière !
Multitask
Pour communiquer efficacement, il faut maîtriser, ou du moins tâtonner, plusieurs outils : le montage son et vidéo pour la bande-annonce, un logiciel de graphisme pour les supports visuels. C’est le minimum.
Pour info, j’utilise Imovie pour les vidéos, et Crello ou Canva pour les visuels. J’ai tenté Photoshop et Gimp : c’était eux ou ma santé mentale. Je vous laisse deviner mon choix.
J’apprends sur le tas, ce qui me fait perdre beaucoup de temps, diront certains. Je préfère dire que j’apprends. À mon rythme, celui d’un escargot en fin de vie, mais qu’importe !
J’étais dubitative sur l’utilité de la bande-annonce. Ma première réaction lorsque j’ai découvert le principe : pour un livre, sérieusement ? Sérieusement : oui. Vraiment, s’il est bien fait, cela peut permettre d’embarquer celui qui la visionne dans l’univers du roman, je trouve l’expérience immersive, inclusive.
J’ai donc révisé mon jugement premier, je suis désormais une convaincue du booktrailer. Mais quel investissement en temps ! ET en argent ! Car oui, j’achète les droits de la musique que j’utilise pour ce support. D’une part car, en tant que créateur, je ne sais que trop l’importance de respecter le droit d’auteur. D’autre part, le choix parmi les musiques libres de droit est très limité. Bonus : cela limite le risque de retrouver quinze bandes-annonces avec le même fond sonore.
Composer ma bande-annonce me demande plusieurs jours de travail, en majorité consacrés à la recherche de la musique et des images ou vidéos. Je m’arrache quelques cheveux sur montage de la bande-son pour la ramener à une durée acceptable pour ce support : une minute. Une minute trente au maximum. J’ai lu ci ou là que le format idéal serait de trente secondes. Tant pis, je déborde.
Puis, j’arrache mes derniers cheveux pour que le texte et l’image soient raccord avec la musique. Le résultat est-il parfait ? Absolument pas. Mais je ne suis pas une professionnelle, je pense donc ne pas m’en sortir trop mal. En vrai ? Je peux même dire que je suis fière de moi !
Trop de blabla tue le blabla
La promo, quelle plaie ! Je suis journaliste de formation, j’ai exercé ce métier une dizaine d’années. La communication ça me connaît… Ou pas, hein ! Je fais partie de ceux qui pensent que les journalistes sont de piètres communicants. Et c’est tant mieux, ce n’est pas leur rôle. Leur rôle est de relater des faits. En y mettant la forme, c’est mieux, mais surtout en restant factuels. Or, communiquer autour de son livre est un véritable storytelling.
La communication, c’est un métier. À part entière, complexe. Je n’en maîtrise pas les codes, et ils sont nombreux. Je pourrais m’y intéresser de plus près, apprendre à jouer avec. Mais je n’ai plus envie. J’entends d’ici certains d’entre-vous pousser des cris d’orfraie, hurler à l’hérésie. Un auteur, autoédité de surcroît, se doit de communiquer autour de son livre. Tout le temps. Et au début, je me suis pliée à cette – presque — injonction.
Tous les jours. Sur ma page et les groupes Facebook, sur Instagram, sur Twitter. Tous. Les. Jours. Jusqu’à en devenir folle. C’était devenu une contrainte, un tiret sur ma To do list. Alors, j’ai fait le contraire de ce que beaucoup de spécialistes – avérés ou autoproclamés – préconisent de faire. J’ai arrêté de communiquer. Du jour au lendemain. À la fin du mois de décembre. Mon deuxième roman venait pourtant de sortir.
Communiquer différemment
Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous aurez peut-être constaté que je ne les inonde plus de promotion sauvage. Je serais presque tentée de dire : je ne les pollue plus. À tort ? À raison ? Je n’ai constaté aucune baisse dans mes ventes. Elles ont au contraire, et contre toute attente, augmenté, et ce de façon régulière.
Le premier tome de ma duologie avait déjà neuf mois de vie, et commençait à être bien installé, cela a certainement aidé. Puis, il a remporté un prix littéraire au mois de février, le Prix de littérature 2020 du Lions Club (Ouest) : deuxième souffle. Alignement des planètes ? Peut-être. Toujours est-il que cette pause dans la communication à outrance m’a permis de respirer, de me recentrer sur l’essentiel : l’écriture.
Mais je n’oublie ni mes lecteurs, ni mes collègues auteurs : je prends toujours plaisir à répondre aux nombreux mails et messages privés que je reçois. À interagir sur les réseaux sociaux. Bien sûr, je continue à communiquer par petites touches. Et ma communication sera renforcée au moment de la sortie d’un roman. Mais au quotidien, je ne m’impose plus rien. Bref, je revis.
Et vous, que pensez-vous de tout ça ?
N’oubliez pas de boire un peu, et de lire beaucoup !
J’espère que cet article vous a plu. Mes billets n’ont aucune valeur d’exemple, je me contente d’y raconter une expérience : la mienne. N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire juste en dessous, et à me dire quels thèmes vous souhaiteriez que j’aborde sur mon blog ! À très vite pour un nouvel article !
Merci pour ton article. Très intéressant. C’est vrai que je n’étais pas non plus convaincue par les booktrailer mais le tien est vraiment bien fait. Ça demande effectivement du temps, de l’argent, des compétences … Mais toucher/atteindre les lecteurs est essentiels pour les indépendants.
Merci pour ton commentaire, Claire. Effectivement, communiquer autour de son livre est incontournable. Je me demande parfois si toutes ces actions mises en place ne finissent pas par avoir un effet répulsif auprès des lecteurs potentiels.
Sur Facebook, notamment, on voit souvent les auteurs envoyer la même publication sur 30 groupes différents, en même temps. Pour atteindre des lecteurs qui sont parfois membres… de tous ces groupes.
Il m’arrive de poster la même publication sur plusieurs groupe, mais j’essaie toujours de personnaliser un minimum le message, même si la base reste la même. Ça prend un temps fou, c’est vrai, mais cela me semble la moindre des corrections.
[…] vous l’ai déjà avoué à plusieurs reprises, je ne m’en cache pas : faire la promotion de mes livres me met mal à l’aise. J’avance toujours avec la peur d’en […]